Les lingettes jetables, autrefois accessoires occasionnels, sont devenues des incontournables de notre quotidien. Avec environ 70 milliards de lingettes jetables vendues chaque année en Europe, dont 3 milliards en France*, leur consommation a explosé, notamment depuis la crise sanitaire du COVID-19. Lingettes pour le ménage, lingettes hygiéniques, lingettes de désinfection, toutes envahissent nos vies et finissent souvent dans les toilettes, créant un problème majeur pour les réseaux d’assainissement et l’environnement. Bien que “pratiques”, ces lingettes sont fabriquées avec des fibres synthétiques et des agents chimiques qui les rendent résistantes et non biodégradables dans les systèmes d’assainissement. Cette réalité pose des défis considérables pour les infrastructures et les écosystèmes, nécessitant une prise de conscience collective et des solutions innovantes pour atténuer leur impact.
Les lingettes ne vont pas dans les toilettes !
La majorité des lingettes jetées dans les toilettes ne se dégradent pas correctement, causant des blocages dans les réseaux d’assainissement. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), ces lingettes représentent environ 50 % des déchets retrouvés dans les réseaux d’égouts. Ces blocages entraînent des coûts considérables pour les stations d’épuration, atteignant parfois plusieurs millions d’euros par an pour le nettoyage et la réparation des infrastructures, car ces dernières ne sont pas conçues pour gérer un volume aussi élevé de ces déchets. En plus des blocages, les lingettes contribuent à la formation de fatbergs, des amas de graisse et de déchets solides qui obstruent les canalisations. Ces fatbergs nécessitent des interventions coûteuses et complexes pour être éliminés. Une seule ville comme Londres dépense près de 18 millions de livres par an pour combattre ce problème.
Une quantité anormale de ces éléments peut donc boucher les canalisations et perturber le fonctionnement normal des stations d’épuration qui ont pour objectif initial de détruire les matières organiques. Ces déchets se retrouvent donc la plupart du temps rejetés dans le milieu naturel, impactant ainsi les écosystèmes.
Les lingettes jetables doivent donc être jetées directement dans une poubelle, de préférence celle destinée aux ordures ménagères non-recyclables. Cela permet d’éviter les problèmes d’obstruction et de pollution de l’eau.
Quelles sont les conséquences environnementales des lingettes jetables ?
Les lingettes jetables, en se dégradant lentement, libèrent des microplastiques et autres polluants dans les cours d’eau. Ces pollutions ont un impact direct sur la faune et la flore aquatiques, perturbant les écosystèmes et menaçant la biodiversité. Une étude de la Fondation Ellen MacArthur révélait que si aucune action significative n’est entreprise d’ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans les océans. Les microplastiques issus des lingettes peuvent être ingérés par les organismes marins, affectant leur santé et, par extension, la chaîne alimentaire humaine. Les produits chimiques présents dans les lingettes, comme les agents de conservation et les parfums, peuvent également se dissoudre dans l’eau, contribuant à la pollution chimique des milieux aquatiques et affectant la qualité de l’eau.
Comment lutter contre la pollution des lingettes jetables ?
Face à cette crise, les alternatives écologiques aux lingettes classiques se multiplient. Les lingettes “biodégradables“, qui se veulent plus respectueuses de l’environnement, car moins résistantes, ne sont pas une solution miracle, au contraire. Leur décomposition dans les systèmes d’assainissement est encore très lente et insuffisante. Étant donné que les lingettes hygiéniques mettent en moyenne 400 ans à disparaître, la dénomination “biodégradable” devrait être réévaluée ou supprimée afin de ne pas induire les consommateurs en erreur.
La véritable solution à ce problème repose avant tout sur un changement de comportement des utilisateurs de lingettes, accompagné d’une sensibilisation approfondie. Il est essentiel d’éduquer le grand public sur l’impact environnemental des lingettes jetables. Les consommateurs doivent comprendre les conséquences de leurs actions et être incités à adopter des pratiques plus responsables. En effet, bon nombre d’entre eux jettent ces lingettes dans les toilettes, pensant à tort que cela est sans danger en raison des mentions marketing trompeuses sur les packagings.
Les pièges à macro-déchets pour lutter contre la pollution des lingettes
Face aux défis grandissants liés à l’assainissement, certaines entreprises s’efforcent d’innover et de proposer des solutions durables. Parmi celles-ci, les pièges à macro-déchets de l’entreprise F-Reg jouent un rôle clé. Les PMD sont composés d’un filet en polyamide inséré dans un cadre amovible et d’un système hydraulique intelligent qui assure la sécurité et évite le colmatage. Grâce à leur conception spécifique, les PMD s’insèrent et se retirent facilement même depuis le haut d’un regard, facilitant leur exploitation. Installés aussi bien au sein des réseaux d’assainissement qu’au niveau des exutoires, ces dispositifs permettent de capturer les lingettes et autres déchets hygiéniques avant qu’ils n’atteignent les stations d’épuration ou les milieux aquatiques en cas de fortes pluies. Ils représentent ainsi une barrière essentielle pour protéger le milieu naturel de la pollution.
De plus, ces dispositifs réduisent les interventions opérationnelles coûteuses des exploitants et favorisent la préservation et la fiabilité des infrastructures.
*source : https://www.consoglobe.com/ingettes-humides-danger-planete-cg