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Huîtres contaminées : Les eaux usées menacent-elles nos fêtes de fin d’année ?

À l’approche des fêtes, les huîtres occupent une place de choix sur les tables françaises. Cependant, en raison des événements climatiques et des problématiques liées à la saturation du réseau d’assainissement des eaux usées de certaines régions en 2023, la contamination des huîtres au norovirus reste une préoccupation sérieuse pour 2024.
Quelles sont les causes de cette situation et les actions mises en place pour réduire ces risques et protéger la production ?

La contamination des huîtres en 2023

En hiver 2023, la France a connu des épisodes de pluies intenses, plus fréquents et plus abondants que les années précédentes, selon les données de Météo-France. Ces événements climatiques extrêmes ont saturé les infrastructures d’assainissement, notamment dans les régions côtières comme dans le bassin d’Arcachon, où de nombreux systèmes n’ont pas pu gérer de tels volumes. La saturation du réseau, dû à un problème de gestion des eaux pluviales et aux fortes pluies, a conduit au débordement du réseau d’eaux usées (non traitées), et donc au rejet polluant dans le milieu naturel… Les régions productrices d’huîtres, comme la Bretagne et la Charente-Maritime, ont été particulièrement touchées par ces déversements dans les estuaires et zones ostréicoles, exposant directement les huîtres aux contaminants.

Ce sont principalement des bactéries et virus comme les norovirus, particulièrement résistants dans l’eau et responsables de gastro-entérites, qui contaminent les huîtres. Cela a non seulement entraîné la fermeture temporaire de certaines zones de récolte, mais a aussi soulevé des questions de confiance pour les consommateurs, inquiets de la sécurité alimentaire des coquillages pour les années à venir.

 

Quelles actions pour sauver nos huitres cet hiver ?

Même si de nombreuses collectivités prennent des mesures pour améliorer leurs systèmes d’assainissement, la situation reste complexe. Les efforts pour moderniser les infrastructures et anticiper les épisodes de fortes pluies sont constants. Par exemple, le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (SIBA) consacre chaque année plus de 15 millions d’euros pour optimiser et renforcer son réseau de collecte et de traitement des eaux usées. Ces investissements permettent de réduire le risque de déversement accidentel en cas de fortes pluies, et donc de limiter la contamination des eaux dans les zones ostréicoles. Cependant, même ces actions ne suffisent pas toujours à contrer les effets des événements climatiques extrêmes. La fréquence et l’intensité croissantes des précipitations continuent de mettre à rude épreuve les infrastructures existantes. Lors de certains épisodes de pluies, les capacités des bassins de rétention et des stations d’épuration peuvent être dépassées, entraînant des déversements d’eaux usées vers la mer. Dans ces conditions, même un réseau optimisé ne peut garantir une étanchéité parfaite face à des volumes d’eau qui dépassent ses capacités de rétention.

 

La surveillance de la qualité des eaux : un enjeu primordial

La surveillance renforcée de la qualité des eaux et la communication rapide avec les ostréiculteurs sont des solutions complémentaires pour limiter les conséquences de ces incidents sur les huîtres. En cas de détection de contaminants, les autorités locales peuvent fermer temporairement les zones de production touchées, protégeant ainsi la sécurité des consommateurs. Véolia va d’ailleurs tester un nouvel outil de suivi de la qualité de l’eau dans des bassins ostréicoles dans les régions touchées par la crise sanitaire de 2023 comme la Gironde ou l’Hérault. L’objectif de l’outil ? Déployer une solution inédite de surveillance et de gestion du risque viral dans les zones de production et anticiper les risques de contaminations, a indiqué la société dans un communiqué. Ce nouveau dispositif repose sur la mise en place d’un réseau de surveillance haute précision de la pollution virale des eaux et sur le suivi d’un nouvel indicateur qui permettra de catégoriser le risque de pollution.

Malgré tous ces efforts, l’élément climatique reste imprévisible et peut, en cas de pluies extrêmes, mettre à mal les dispositifs de prévention. L’année dernière, les arrêtés d’interdictions sur le bassin d’Arcachon avaient fait chuter les ventes d’huitres de 50 % selon le comité régional conchylicole.

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