5 solutions pour lutter contre l'imperméabilisation des sols

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Face aux effets du changement climatique, l’intensification des précipitations et l’augmentation de leur fréquence, nos villes sont de plus en plus vulnérables aux inondations. L’urbanisation grandissante, avec ses surfaces imperméables (voiries, parkings, toitures…), empêche l’infiltration naturelle des eaux pluviales dans le sol. Résultat : les eaux de pluie, qui autrefois s’infiltraient dans les sols ou rejoignaient lentement les cours d’eau, sont désormais évacuées trop rapidement par des réseaux d’eaux pluviales souvent saturés.

L’imperméabilisation des sols intensifie le ruissellement, provoque des inondations, détériore la qualité des eaux et limite la recharge des nappes phréatiques. Pour répondre à ces enjeux, des solutions techniques et naturelles existent. Découvrez ci-dessous 5 solutions pour une gestion durable des eaux pluviales en milieu urbain et pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. 

1. Les noues : des fossés végétalisés pour infiltrer et épurer les eaux pluviales

 

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Les noues sont des fossés peu profonds végétalisés, situés en bordure de voirie ou intégrés à des aménagements paysagers. Leur rôle principal est de collecter, ralentir, infiltrer et filtrer les eaux pluviales. En favorisant l’écoulement naturel et l’infiltration dans le sol, elles réduisent significativement le ruissellement de l’eau et les risques de saturation des réseaux unitaires ou séparatifs. Leur nature filtrante permet aussi d’éliminer certains polluants. Les noues représentent une solution naturelle, économique à l’entretien et qui peut être intégrée facilement dès la phase de conception des projets d’aménagement.

2. Les toitures végétalisées : transformer les toits en éponges urbaines

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Les
toitures végétalisées offrent une réponse particulièrement pertinente à l’imperméabilisation des sols. Ces toitures jouent un rôle crucial dans la rétention temporaire : en réduisant les eaux de ruissellements, elles évitent les pics de débit en retardant l’évacuation vers les réseaux. Les “bénéfices dépendent principalement de l’épaisseur du substrat, du choix des végétaux et de l’apport en eau. Les toitures semi-intensives (entre 15 et 30 cm de substrat) et intensives (+ de 30 cm de substrat) sont plus efficaces que les toitures extensives (moins de 15 cm de substrat) mais nécessitent plus d’entretien” (source Adaptaville). Cette solution est de plus en plus utilisée dans les nouveaux projets d’aménagement grâce à son aspect économique et durable.

3. Les revêtements poreux : redonner la perméabilité des sols urbains

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Les revêtements perméables (béton poreux, pavés drainants, enrobés ouverts…) sont une alternative aux matériaux imperméables traditionnels. Ils permettent l’infiltration directe des eaux pluviales là où elles tombent, évitant la création de ruissellement rapide vers les avaloirs. Utilisés en voirie légère, zones piétonnes, parkings ou trottoirs, ces matériaux :

  • Réduisent les volumes d’eau collectés par les réseaux unitaires ou séparatifs
  • Limitent l’érosion et le transport de polluants (hydrocarbures, matières en suspension)
  • Participent à la recharge des nappes en rétablissant un écoulement naturel.

4. Tranchées drainantes et infiltrantes : des systèmes discrets et performants

 

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Moins visibles mais très efficaces, les tranchées drainantes et infiltrantes sont des ouvrages linéaires enterrés, remplis de granulats ou équipés de structures alvéolaires ultra-légères. Elles ont pour rôle de drainer les eaux pluviales, de les stocker temporairement, puis de les infiltrer dans le sol, en réduisant les apports vers le réseau d’assainissement collectif. Elles permettent notamment de :

  • Stocker temporairement l’eau
  • Laisser le temps à une infiltration progressive dans le sous-sol
  • Assurer une épuration des premiers millimètres d’eaux de pluie, riches en polluants urbains.

Elles sont particulièrement adaptées dans les bassins-versants urbanisés, où les débits de crue doivent être maîtrisés sans ajouter de surcharge au réseau d’assainissement et sont essentielles dans une démarche de gestion intégrée des eaux pluviales.

5. Les vannes hydrodynamiques autonomes : mieux réguler les eaux de ruissellement

 

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En France, on estime qu’environ 20 000 à 30 000 hectares de sols sont artificialisés chaque année. Et malgré les nouvelles solutions et la sensibilisation croissante autour des enjeux liés à la lutte contre l’imperméabilisation des sols, il est aussi nécessaire de travailler avec ce constat.

Innovantes et robustes, les vannes hydrodynamiques autonomes permettent une régulation dynamique des eaux pluviales directement dans les réseaux d’assainissement. Grâce à un fonctionnement basé sur la pression hydraulique, ces vannes régulent les pics de débits des eaux de ruissellements sans besoin d’électricité, ni de supervision.

Leur rôle : retarder l’évacuation des eaux urbaines, alléger les stations d’épuration et éviter les débordements en aval, notamment lors d’épisodes pluvieux intenses.

Installées dans les réseaux d’assainissement ou en sortie de bassins de rétention, ces vannes :

  • Limitent les rejets polluants vers les cours d’eau
  • Protègent les stations d’épuration de surcharge
  • Participent à la prévention des inondations urbaines.

Repenser nos villes : vers une gestion durable et intégrée des eaux pluviales

Ces cinq solutions, qu’elles soient végétalisées, techniques ou structurelles, participent toutes à une stratégie de gestion durable des eaux pluviales, en lien avec le cycle naturel de l’eau. En freinant le ruissellement, en favorisant l’infiltration des eaux pluviales et en maîtrisant leur évacuation, elles permettent de lutter efficacement contre l’artificialisation et l’imperméabilisation galopante des sols et ainsi d’adapter nos territoires aux aléas climatiques.

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